mardi 22 avril 2014

Les Héritiers de l'Aube, tome 1 : Le Septième Sens - Patrick McSpare


Royaume de France, mai 1411. Arrachés à leurs époques respectives, trois jeunes gens aux pouvoirs magiques latents sont contraints par un Merlin impitoyable de se lancer dans une quête à travers les âges. Alex, dix-huit ans, australien du XXIe siècle ; Laure, vingt-deux ans, française du XVIIIe siècle ; Tom, douze ans, anglais du XIXe siècle. Ils sont les Héritiers, descendants directs du comte de Saint-Germain, de Nicolas Flamel et de Raspoutine, légendaires Primo-Sorciers. Résolu à conquérir la Pierre d'Emeraude avant les héritiers, un redoutable démon aux mille visages attend dans l'ombre, déchaînant ses créatures maléfiques. Au coeur d'un Paris médiéval en pleine guerre civile commence le combat pour la survie du monde. Il n'y aura pas de quartier. les Héritiers le savent. Et ils l'acceptent.

J'ai découvert Patrick McSpare, avec sa saga des Haut-Conteurs, co-écrite avec Oliver Péru. La très bonne impression que j'ai de cette série, ainsi que la couverture de ce livre, que je trouve magnifique (pas étonnant, elle est de Miguel Coimbra) m'ont fait acquérir dès que je l'ai pu ce sympathique roman jeunesse. Et je ne regrette pas ma lecture, même si je n'ai pas tout à fait eu un coup de cœur pour ce livre.

J'ai trouvé que l'idée de réunir tout au long du livre des personnages provenant d'époques totalement différentes était assez sympathique, tout comme de voir les différences culturelles et les problèmes de compréhension que cela engendre entre les héros. Entre Alex, le jeune Australien tout droit sorti du XXIe siècle, Laure, compagne de Cartouche au XVIIIe, Tom, jeune cockney issu des bas-fonds de Londres à la fin du XIXe siècle, les occasions de se surprendre ne manquent pas, et les systèmes de valeurs des trois jeunes gens s'avèrent souvent bien différents.

Certains du coup, sont plus sympathiques que d'autres. Je ne me suis pas vraiment attachée viscéralement à un personnage en particulier (même si j'ai beaucoup aimé Nicolas Flamel) mais j'ai quand même eu une petite préférence pour Tom, le plus jeune de la bande, qui a un peu plus de mal que les deux autres à trouver sa place parmi les Héritiers, à maîtriser ses pouvoirs et à s'affirmer. L'évolution de ce personnage tout au long de ce premier tome est intéressante et le rend plus attachant que les deux autres (du moins, c'est mon impression.) J'ai aussi beaucoup aimé Laure, la Voltigeuse (un surnom qui m'a fait penser à ceux des Haut-Conteurs, auxquels il est d'ailleurs fait plusieurs fois allusion) mais un peu moins Alex l'Australien, qui m'a un peu énervée avec son côté hautain et Je-sais-tout-parce-que-moi-je-viens-du-futur.

En revanche, du côté des méchants, j'ai trouvé très intéressant le personnage d'Hermès Trismégiste, somme toute classique, mais suffisamment retors pour semer le doute, chez les héros et chez le lecteur. D'autant que l'on ignore finalement les véritables intentions du fameux Merlin. C'est lui qui faut appel aux héritiers, mais on ne le voit finalement même pas, il n'est qu'une figure mythique évoquée par Flamel, par les deux fantômes envoyés pour recruter les jeunes gens, et il est difficile de se faire une idée juste de ses véritables intentions. Peut-être n'est il pas si sympathique que cela, et en l'absence de contrepoint, on est tenté de se laisser endormir par les paroles de Trismégiste, et se poser des questions sur la finalité de la quête des Héritiers.

C'est aussi ce qui fait l'intérêt de ce tome. On nous en dit juste assez pour comprendre de quoi il retourne, mais des zones d'ombre subsistent malgré tout, et les héros ont bien le droit de douter, eux aussi. Si les personnages sont de bonne foi, ils sont tout de même manipulés par une puissance plus grande que la leur, et je ne m'étonnerais pas d'assister tôt ou tard à une rébellion de la part de nos trois amis. Sans compter qu'ils ne sont pas encore au complet, il nous manque encore la quatrième héritière, que l'on ne connaît pas encore mais qui ne devrait pas tarder à venir mettre son grain de sel.

Entre toutes ces questions, l'évolution des personnages, les voyages dans le temps (à des époques pas forcément de tout repos, qui plus est) il n'y a pas de temps de s'ennuyer, et effectivement, le rythme du récit est soutenu, avec assez peu de temps morts, même durant les moments de repos où l'on apprend énormément de choses. Combats, fuites, enlèvements, rien n'est épargné aux Héritiers, et ils ne s'en sortent que grâce à leurs qualités et leurs talents complémentaires.

Bref, c'est un premier tome bien chouette que nous livre là Patrick McSpare, et je pense qu'il ne m'aurait pas manqué grand chose pour le rendre encore meilleur. Je ne l'ai pas lu dans les meilleurs conditions, et il m'a manqué de pouvoir véritablement m'attacher aux personnages pour vraiment entrer totalement dans le récit. Mais peut-être cela s'arrangera t-il dans la suite, que je lirai très certainement.

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